Livre d’or

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Télérama

(…) Censés se dérouler à table sur la terrasse – la « scène de théâtre » de la maison –, les règlements de comptes débordent systématiquement du cadre. Divers phénomènes de transfert psychique conduisent les participants à devenir des personnages hybrides (une partie d’eux-mêmes, une partie du rôle, dans des proportions indécidables)…


Le figaro

A voir

Le long-métrage d’Eric Bu parvient à tromper le spectateur, toujours à s’interroger sur qui du comédien ou du personnage parle, dans cette comédie à l’humour à la fois cynique et hilarant. Les acteurs, qui interprètent des comédiens, eux-mêmes en train d’interpréter des personnes réelles, arrivent à brouiller les pistes de façon remarquable. Oui, la comédie française peut encore surprendre sans être vulgaire et c’est un régal !



Le Parisien

Le film, une comédie enlevée, à décor unique – prémices du confinement ? – fait la part belle aux dialogues signés Gilles Dyrek, pour mettre en avant et en abîme le travail des comédiens. On y distingue notamment Sophie Forte et Hervé Dubourjal.


SYMA News

A travers ce psychodrame burlesque, Eric Bu s’amuse à nous faire cogiter sur le sens du pardon mais il nous offre surtout une belle réflexion sur le paradoxe du comédien.

Lire aussi un
entretien avec Eric Bu.


Caroline Vié

Journaliste de cinéma, dans « Le cercle » de C+ et « 20 Minutes ».

Le retour de Richard 3 par le train de 9h24 est une bonne nouvelle. Celle d’un film tendre, drôle et finement écrit. On se laisse vite emporter par la vraie fausse famille d’un homme atteint d’une maladie incurable qui s’est entouré d’une bande d’acteurs pour incarner ses proches et se donner l’illusion de se réconcilier avec les siens. Entre réalité, fiction et improvisation, cette relecture d’un passé familial  mouvementé tient à la fois du règlement de comptes à Ok Corral et de Festen. Ça barde autour de la table du dîner !  Gilles Dyrek et ses dialogues à déguster font passer de l’amer au sucré avec une belle énergie. Les comédiennes et comédiens, toutes et tous impeccables dégustent leur texte et le partagent avec une délectation palpable. On ne sait bientôt plus faire la part entre le vrai et le faux ce qui est délectable. On rit beaucoup avec cette bande de joyeux drilles qui en profitent, sans avoir l’air d’y toucher, pour parler du métier d’acteur avec ce qu’il implique de joie et de douleur. Qu’on soit comédien ou pas, on se retrouve dans cette famille factice mais tellement vraie. Le temps qu’on passe avec elle a la saveur douce-amère des repas de fin d’été qu’une mise en scène légère donne envie de prolonger.


Anny Duperey

Actrice et romancière.

Très bon film, psychologie subtile, acteurs formidables – un plaisir ! Ne vous en privez pas.


Thierry Grillet

Directeur de la diffusion culturelle à la BnF.

Je me suis souvent demandé pourquoi je pleurais au cinéma, ou en écoutant une chanson. Tandis que je restais désespérément  sec, dans la réalité, face à ceux auxquels j’aurais dû exprimer ces émotions. C’est que les œuvres d’art nous aident non à nous divertir de la vie mais à la vivre plus intensément. Il faut faire ce détour et ceux qui sont privés de l’accès aux œuvres vivent leur vie à moitié. Peut-être est-ce du reste la principale fonction de l’art de rendre la vie plus intense. Les poètes baroques, les dramaturges le savaient bien. La vie est un songe. Une fiction qu’il revient à chacun de mettre en scène avec le plus d’intensité possible. C’est de ce mensonge que sort la vérité comme dans Hamlet quand on rejoue le meurtre. Le film d’Eric Bu s’inscrit dans cette grande tradition  Derrière cette comédie formidable, remarquablement écrite, servie par des acteurs épatants, c’est la famille à la française qu’on déshabille. Pas facile comme programme ! Dogma l’a fait avec Festen. À la danoise – Shakespeare n était pas loin non plus. Comme une des comédiennes, on passe sans cesse du rire aux larmes. Mais ce n est pas un exercice. C est bien le spectateur qui est ému. Ce film mérite tous les prix possibles. C’est une réussite. Pour détourner une formule de l’artiste Filliou : « L’art aide à rendre la vie plus belle que l’art. » Ce film à cet égard est un petit chef d’œuvre. Merci de m’avoir permis de passer une heure 25 de bonheur avec ces personnages en quête de nos psychés.


Philippe Chevallier

Collaborateur régulier à Lire et L’Express, a codirigé avec Antoine de Baecque le Dictionnaire de la pensée du cinéma (Puf, 2012, 2016).

La première fois que j’ai vu Richard 3, j’ai ri aux larmes avec toute une salle parisienne, un vendredi soir – souvenir mémorable car si rare. La deuxième fois, dans la solitude où le contexte actuel nous confine, j’ai au contraire été pétrifié par la manière dont Richard 3 réussit à accumuler de l’énergie entre les plans et entre les personnages comme entre les lames d’un condensateur (pour reprendre une image de Bazin), au risque de la surtension, de l’explosion. Le rire de Richard 3 est un rire profond et inquiet. Dans ce gîte d’étape où se joue un jeu drôle et dangereux à la fois, tout le monde ne cesse de trébucher et de se raccrocher à d’improbables branches qui se rompent à leur tour, étourdissant le spectateur par l’enchevêtrement des niveaux de réalité qui laissent entrevoir par moment de véritables gouffres. Les scènes de repas sont à ce titre des sommets. Qu’il est pourtant difficile au cinéma de mettre des comédiens à table, de les faire manger, boire, parler devant l’objectif ! La table est ingrate pour la caméra qui tourne en rond ou ne sait pas dans quel coin se mettre. Comment lutter contre la force centripète d’un repas de “famille” ? Eric Bu sait inventer un rythme et un langage, si rares dans le cinéma contemporain, et chaque repas a son style propre (figures successives du désordre, de l’enfermement, de la disparition ou de l’enveloppement). Mais au-delà de la réussite visuelle, il y a, me semble-t-il, quelque chose d’essentiel dans cette prédilection pour les repas, dont on avait noté l’importance dans les précédents films d’Eric Bu (Le soleil des ternes, L’homme flottant, etc.). Le repas est par excellence – surtout au-delà de deux ou trois convives -, une comédie sociale, un jeu de rôle, du cinéma à sa manière, mais dont la caméra va capter les failles, les éclats de sens, les petites épiphanies, quitte à les chercher en cuisine comme Renoir ou Lubitsch (merveilleux personnage de la cuisinière-interprète trilingue dans Richard 3). Tout ceci, Richard 3 le joue encore une fois, mais avec une intensité inouïe car tout est cette fois redoublé : les acteurs jouent des acteurs qui jouent un repas. Sur tous les plans, les acteurs sont pris à leur propre piège (et certains ne le savent peut-être toujours pas…). C’est ce qui permet de déchirer le voile et de toucher le spectateur en plein cœur, car rien n’est ici gratuit. Si Richard 3 émeut, c’est parce qu’il y a quelque chose de nous qui jaillit à l’écran, à partir du moment où le rapport de l’acteur à son rôle est bouleversé, voire – dans les séquences les plus explosives ou insolites -, empêché : la vérité n’est ni dans le rôle qu’on joue ni dans la personne qui se cacherait par derrière (le “vrai” moi, qui n’existe, hélas, pas plus que ses faux-semblants), mais entre les deux, dans ce moment de trouble où l’être est mis à nu, car il n’est plus ni l’un ni l’autre, ni le vrai ni le faux. Il est en danger, exposé, mais aussi, soudain, ouvert à l’amour et à la réconciliation. Ce qui intéresse Eric Bu, ce n’est pas de faire tomber les masques, c’est de filmer ce moment magique où ils sont en train de tomber : ce mouvement, cette chute qui en disent plus long qu’une improbable révélation. “Jusqu’à ce que des voix humaines nous réveillent et nous sombrons”, disait le poète. Rarement le rire nous aura ainsi secoué l’âme et l’esprit.


L’heure de la sortie

Entre l’exercice scénique et le  jeu de rôle, Eric Bu s’aventure sur un terrain bien instable. Où les apparences et la fiction s’emmêlent joliment les pieds dans des vérités contraires et contraintes par des circonstances exceptionnelles.
(…) C’est drôle, plaisant, embrouillé, mais la mise en scène est assez judicieuse pour nous ramener toujours dans le droit chemin. Où les comédiens s’égarent aussi parfois. «  
De qui tu parles, de toi ou de ton personnage , t’es encore dans le jeu ? » . Avant que tout n’explose dans ce que l’on imagine et qui n’arrive pas forcément là où on l’attend.
Question finale et fondamentale : connait-on toujours sa vraie famille ?


Art Spi’in : Jeu de famille

Cette période que nous vivons offre paradoxalement de vrais petits bonheurs. Je vous en propose un aujourd’hui, à vivre chez vous…

Typiquement, nous sommes là face à ce genre de film qui part d’un pitch pas banal et franchement farfelu, pour aboutir à une véritable œuvre atypique mais formidable qui fait un bien fou au cinéma et, par voie naturelle de conséquences aux spectateurs qui auront la finesse de se donner un peu moins d’1h30 pour bénéficier de ce cadeau. Car, qui plus est aujourd’hui, c’est un vrai cadeau concret offert par le réalisateur et les producteurs qui nous est fait en mettant en libre accès sur internet ce long métrage appelé à sortir au cinéma plus tard, quand les salles obscures pourront à nouveau laisser la lumière jaillir et livrer de la vie et de l’art sur les écrans.

(…) L’humour est là, éclatant et frisant parfois l’absurde, mais utile toujours.

(…) Un casting redoutable qui est aussi une force évidente de ce Retour de Richard 3 et qui nous rappelle combien nos comédiens français sont bons et pertinents ! Important donc de les citer : Hervé Dubourjal, Sophie Forte, Camille Bardery, Amandine Barbotte, Lauriane Escaffre, Gilles Direk, Ariane Gardel (qui livre une tirade vers la fin, tout à fait remarquable, façon uppercut qui vous met KO debout), Benjamin Alazraki, Yvonnick Muller et, je choisis volontairement de finir par lui, Jean-Gilles Barbier dans le rôle de Richard 2 (les chiffres sont à comprendre seulement en regardant le film !) d’une justesse tout à fait parfaite.

Eric Bu nous livre un film très drôle, rafraichissant et formidablement inspirant ! À voir seul, en famille… et plus tard, revoir au cinéma avec d’autres et en parler… car c’est un outil aussi remarquable pour amener à un débat qui ne pourra qu’être riche et passionnant !


Critique-film.fr

le film d’Eric Bu, à travers son ambition formelle et narrative ainsi que dans son désir de faire bouger les choses dans le petit monde par trop figé du cinéma français, s’avère bien supérieur à nombre de comédies falotes portées par des personnalités « bankables » mais peu inspirées. Le nombre de récompenses obtenues par le film ne laisse d’ailleurs pas la moindre place au doute : Le retour de Richard 3 par le train de 9h24 est en effet une belle réussite de comédie, efficace, bien rythmée et parfaitement dirigée. La contrainte de l’unité de lieu est gérée avec brio, les acteurs sont excellents et le tout est porté par des dialogues inspirés. Un projet à soutenir et un film à découvrir au plus vite donc – profitez-en, il est gratuit !


Toute La Culture

Eric Bu nous propose un film enlevé, où les situations les plus tragiques sont désamorcées par l’absurdité de la situation. Entre ces actrices mécontentes de leur rôle, ce comédien qui fait la leçon aux autres et le personnage du fils que personne ne semble vouloir incarner, le scénario tout tracé du père de famille tourne au fiasco. A tout cela s’ajoute l’ambiguïté du dispositif lui-même, qui nous fait perdre de vue qui, de l’acteur ou du personnage, s’exprime et joue avec bonne humeur des quiproquo. Un film à savourer avec délectation.


Le quotidien du médecin

Un savoureux huis-clos tragicomique, c’est le cadeau cinématographique offert aux Français confinés. 

En a-t-on vu des dîners de famille au cinéma ? Ils augurent bien des crises, des affrontements, des secrets. Celui-ci ne fait pas exception à la règle. Sauf que… On est bien obligé de révéler ce que l’on va vite découvrir après la scène d’ouverture du « Retour de Richard 3 par le train de 9 h 24 ». Ceux qui sont réunis autour du pater familias (Hervé Dubourjal) sont en fait des comédiens que ce dernier a engagés pour une forme de réconciliation avec les siens, disparus dans un accident.
Le scénario, écrit par Gilles Dyrek, qui incarne l’un des protagonistes, mêle avec beaucoup d’habileté, et maints rebondissements, deux thèmes qui parfois se confondent, la famille et le théâtre. Réalisateur, Éric Bu est aussi metteur en scène de théâtre, co-auteur de 
« Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? », joué avec succès à Avignon et à Paris, juste avant le confinement. Et il prévoit d’adapter son « Richard 3 » pour la scène et plus précisément le festival d’Avignon 2021.


Profession Audiovisuel

“LE RETOUR DE RICHARD 3 PAR LE TRAIN DE 9H24” : RIRES CONFINÉS GARANTIS !

par Pierre Monastier

Souhaitez-vous rire et vous divertir en ces temps étranges et, à bien des égards, tragiques ? Alors Le retour de Richard 3 par le train de 9H24 est fait pour vous ! Derrière son titre étrange se cache une tragicomédie drôle et plaisante… un bon moment garanti.

Le film, qui a été sélectionné et a reçu plusieurs prix, notamment aux États-Unis, devait sortir en salles cette année. Les producteurs, le réalisateur et toute l’équipe du film ont décidé de l‘offrir gratuitement en avant-première de sa sortie en salle – date non déterminée – à tous les spectateurs connectés jusqu’à la fin du confinement, le 11 mai 2020.

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BC le rideau rouge

Sophie, forte de son expérience scénique,
Démarre en fanfare sur musique filmique
Qui entraîne plein champ en labeur labouré.
Repas de famille où les mots vont débourrer
Les situations latentes
Où ils sont tous en attente
De mises au point véridiques, très stratégiques.

Rencontre de travail, construire un personnage …
Dans un huis-clos qui les met en transe et en nage.
Condamné à faire la paix avec ses proches
Dont il s’est éloigné ; ce n’est pas dans la poche.

L’enjeu du psychodrame qu’ils reconstituent
N’a plus rien d’un jeu car les mots blessent et puis tuent.
Alternance de fiction et réalité
Où le scénario s’étire et reste alité
Dans une respiration qui tient en haleine,
Faisant bondir un yoyo entre amour et haine ;
Gaieté factice, rires forcés sur la peine.

En suivant le cours de la rivière et du flot
De paroles noyées dans l’incompréhension,
On s’attache à démêler le vrai du faux lot
De situations où les acteurs sous tension
Mettent et dévêtent leurs habits de paranos.

Pleurs contraints,
Sept contre un,
Tour à tour, ils se déboutonnent et passent à table,
Se foutant psychologiquement sur le râble.

Entre répétitions
Et manipulations,
L’épuisant «jeu de rôles»,
Une tragédie, frôle.

C’est le Monopoly
Du bluff et de la vie
Où demeurer poli
S’avère un vrai défi.

Leur forte interprétation théâtralisée
Écharpe à vif les êtres ridiculisés,
Perce à jour le côté sombre, banalisé.
Puissant film sincère pour dédramatiser.

Ça tient bien la route, même quand ça déraille,
Les fils conducteurs restent parallèles aux rails.
Ça tourne comme le porcelet sur sa broche
Quand leurs esprits fragiles et torturés s’embrochent.


Béatrice Chaland


Abus de ciné

La finesse de l’écriture est le principal atout du film, proposant des répliques bien senties, drôles et intelligentes. Les dialogues produisent notamment un enchevêtrement délicieusement vertigineux des personnalités, car chaque protagoniste est perpétuellement en équilibre entre sa « véritable » identité et le rôle qu’il joue. Sur cet aspect-là, il y a de vrais morceaux de bravoure, avec des séquences fortes qui impulsent efficacement le récit. Il en résulte une sorte de mise en abyme dans laquelle se débattent des personnages bien construits, tous pourvus d’une vraie et tendre humanité, auxquels on s’attache facilement.